Caveau de Bacchus - Lucien AVIET et Fils

Domaine Lucien Aviet & Fils - VignArtea

JURA    5 ha     AGRICULTURE RAISONNÉE    VIGNERON : Vincent AVIET


HISTOIRE DU DOMAINE


De retour de la guerre d'Algérie en 1960, Lucien est décidé : il va devenir viticulteur et pour cela, il demande à pouvoir exploiter le petit hectare de vignes dont sa mère avait hérité un siècle plus tôt. Il explique l'origine de cette petite parcelle de vignes dans un article de l'Humanité, lors de la percée du Vin jaune, le 9 Février 2002 : " On retrouve un Aviet qui cultivait la vigne à Montigny en 1447. Pas un viticulteur, mais un serf qui entretenait les vignes des moines de Cîteaux, propriétaires d'une grande partie des terres du village. Il en sera ainsi jusqu'au siècle dernier où, par l'ouvre de "bonté" d'un noble du village, mes parents héritent d'un lopin de terre. Pas des hectares, juste de quoi, pour ces agriculteurs d'un autre temps, élever quatre vaches. Le vin avait beaucoup d'importance, y compris comme apport de calories qui permettaient à un homme de réaliser tant bien que mal les travaux de force qu'exigeait l'agriculture. Mon histoire avec le vin débute très tôt quand, entre les champs de pommes de terre et les écuries, j'ai passé des années à sarcler, à retourner cette terre, à soigner cette vigne, et à élaborer ces vins bien méconnus à l'époque ".

En 1968, il fonde avec des amis géologues La Confrérie de Bacchus, une association qui rassemble chaque année ces amoureux des terres de Montigny-lès-Arsures et de son vin. Les confrères qui y adhèrent vont peu à peu faire connaître les vins de Lucien, au détour d'un pique-nique en forêt ou d'un petit voyage organisé par la confrérie.

Le domaine s'agrandit au fur et à mesure des millésimes et dans les années 1990, Lucien est rejoint par son fils Vincent, et ensemble, ils baptiseront le domaine Caveau de Bacchus.



TERROIR


Le vignoble, constitué de 50% de cépages rouges (Trousseau, Ploussard) et de 50% cépages blancs (Melon à Queue Rouge, Savagnin), se répartit sur les plus beaux terroirs de Montigny-lès-Arsures. Les sols ont un substrat datant de la fin du Trias (-240 millions d'années), jusqu'au milieu du Jurassique (-174 millions d'années) : ce sont les fameuses marnes du Trias et marnes du Lias qui se sont déposées en milieu marin lorsque la mer recouvrait la région. Les changements climatiques et les mouvements tectoniques qui eurent lieu pendant cette période de l'histoire de la Terre ont provoqué des variations bathymétriques et des modifications du taux d'oxygène dans l'eau qui expliquent la grande diversité de couleur et de structure de ces marnes, tantôt irisées, tantôt grises puis noires, et parfois à structure feuilletée.






Il est rare de voir ces marnes affleurer en surface, la plupart du temps elles sont recouvertes par une épaisse couche superficielle de sédiments issus de millions d'années d'érosion.

Les marnes de Trias, qui affleurent en bas de versants, sont souvent recouvertes d'une épaisse couche de limons de ruissellement ou d'éboulis calcaires enveloppés d'une matrice argileuse plus ou moins abondante selon les endroits, tandis que les marnes du Lias, de formation postérieure aux marnes du Trias, et présentes sur les versants, sont recouvertes d'une épaisse couche d'éboulis calcaires provenant de l'érosion de la corniche qui les surplombe, avec par endroit un épais lit d' argiles à chailles : les chailles sont de petits rognons silicieux d'origine organique que l'érosion a libéré de leur enveloppe calcaire et disséminé au milieu des argiles de décalcification.

Quelques parcelles se situent sur un sol calcaire qui affleure à de rares endroits et que l'on appelle les calcaires à gryphées : ce banc calcaire marque la transition entre les marnes du Trias et les marnes du Lias, et témoignent d'une période pendant laquelle les mers, alors peu profondes, sont plus agitées, favorisant une forte oxygénation du milieu, et une meilleure précipitation des carbonates : les eaux sont peuplées de petites huîtres arquées, appelées gryphées, que l'on retrouve fossilisées dans le banc calcaire, d'où son nom.

Achaque terroir un cépage : Le trousseau, cépage exigeant pour arriver à bonne maturation, apprécie parculièrement les sols d'argiles à chailles qui recouvent les marnes grises du Lias ; le Poulsard préfère les marnes irisées du Trias, car la pénétration racinaire y est facilitée. Le Savagnin, au contraire, donne le meilleur de lui-même dans les marnes grises du Lias, et plus précisément lorsque leur structure est feuilletée : on les appelle les marnes "schistes carton" . Le Chardonnay, quant à lui, est peu exigeant sur la nature du sol, mais ses vins présentent une aromatique distincte selon la nature du terroir, et il donne d'excellents résultats dans les terrains riches en éboulis que l'on trouve à la base des corniches calcaires.

Les vignes du domaine sont âgées d'environ 30 à 60 ans, et sont toutes issues de sélection massale : cette technique de reproduction des plants consiste à bouturer un rameau du plant mère et permet de conserver intact son patrimoine génétique. Elles sont cultivées en lutte raisonnée, les traitements n'étant utilisés qu'en dernier recours et les vendanges sont faites manuellement.



VITICULTURE & VINIFICATION


Vous l'aurez certainement remarqué, le domaine produit des vins appelés "Cuvée des Géologues ", "Cuvée des Docteurs ", "Réserve du Caveau " ou encore "Cuvée de la Confrérie ".

Ces noms n'ont pas été choisis au hasard, ils sont les témoins de plus de 40 d'amitiés entre Lucien Aviet et les étudiants bisontins, qui venaient l'aider à vendanger les raisins au début de son activité vigneronne. En échange de cette aide bénévole, Lucien leur offrait à boire : les géologues aimaient ses vins de Trousseau, riches et consistants, qui les aidaient à reprendre des forces, tandis que les docteurs préféraient ses vins plus délicats de Chardonnay et de Ploussard : ainsi sont nées les "cuvées des Géologues" et "Cuvées des Docteurs" !

En matière de vinification, la simplicité est de rigueur : les fermentations alcooliques se déroulent en présence des levures indigènes et en cuves thermo-régulées. Aucun intrant autre que les sulfites n'est ajouté au moût. Les vins rouges ainsi que les vins de Chardonnay sont élevés en foudre pendant un an tandis que le Savagnin fait l'objet d'un élevage oxydatif : 4 ans d'élevage sous voile pour la cuvée "Réserve du Caveau" et 8 ans d'élevage sous voile pour le vin Jaune (ou "cuvée de la Confrérie").

L'élevage oxydatif est un procédé qui consiste à ne pas ouiller le vin, c'est-à-dire à ne pas remplir le tonneau lorsque le vin s'évapore. Le contact avec l'oxygène augmente au fur et à mesure de l'évaporation, un voile de levures va se former à la surface du moût et le protéger de l'oxygène en l'isolant, lui évitant ainsi la piqûre acétique. Le travail des levures du voile vont donner à ces vins des arômes très caractéristiques de noix, de morilles et de curry, tout en leur conférant l'extraordinaire potentiel de garde d'une bonne centaine d'années, et ce sans avoir recours au sulfitage.


VignArtea

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