Domaine Laurent BANNWARTH - Alsace

Domaine Laurent Bannwarth - VignArtea

ALSACE    10 ha    BIODYNAMIE     VIGNERON : Stéphane Bannwarth

Le domaine fut crée en 1950 par Laurent et Suzanne Bannwarth à Obermorschwihr, petit village situé à une dizaine de kilomètres de Colmar. Rejoints par leur fils Stéphane en 1987 ainsi que leur fille Régine, ils continuent d’exploiter leur vignoble de 10 hectares avec un respect de l'environnement et du monde du vivant comme on ne le trouve rarement ailleurs. Ils sont en outre les seuls et uniques vignerons français à produire des vins blancs vinifiés en Qvevris...

Le domaine fut crée en 1950 par Laurent et Suzanne Bannwarth à Obermorschwihr, petit village situé à une dizaine de kilomètres de Colmar. Rejoints par leur fils Stéphane en 1987 ainsi que leur fille Régine, ils continuent d’exploiter leurs 10 hectares de vignobles avec un respect de l'environnement et du monde du vivant comme on ne le trouve rarement ailleurs. Ils sont d'ailleurs les seuls et uniques vignerons français à produire des vins blancs vinifiés en Qvevris.


Dès 2004, Stéphane Bannwarth obtient la certification en Agriculture Biologique et commence très vite à étudier et à appliquer les principes de la Biodynamie dans son vignoble : les soins apportés aux vignes se fait par l’intermédiaire de produits naturels ou de tisanes de plantes, la préservation des sols est assurée par un emploi limité des tracteurs, et la fertilisation s'effectue grâce à des apports de compost.


En 2007, Stéphane part en voyage en Géorgie pour y découvrir les méthodes ancestrales de vinification encore utilisées aujourd’hui dans ce pays. L'utilisation des jarres en terre cuite géorgiennes, appelées "Qvevris", le subjugue et en 2010, il décide de se lancer dans l’aventure et commande six jarres de terre cuite qu’il fait venir directement de Géorgie. C’est pour lui l’aboutissement d’une démarche engagée dès 2004 lors de sa conversion en biodynamie.


Il possède aujourd’hui huit jarres d’une contenance variant de 200 à 1500 litres, et y vinifie environ 10% de sa récolte annuelle. Ce qui les rend uniques à ses yeux, c’est leur capacité à apporter la micro-oxygénation aux vins telles qu’on peut la retrouver dans les barriques de chêne, sans en posséder les inconvénients que sont les arômes apportés par le bois au moût, ou les difficultés d’entretien et d’hygiène du fût de chêne (pour en savoir plus sur les qvevris, c'est ici).


LE TERROIR


Les 10 hectares du domaine se situent sur deux types de sol : le premier est consitué d'une couche très épaisse de marnes argilo-gréseuses, de calcaires gréseux, de conglomérats et de galets, dont la formation a eu lieu à la fin de l'Eocène (-33 et -37 millions d'années), lorsque l'affaissement du centre du massif hercynien donna naissance au fossé rhénan. La région était alors une terre émergée avec présence de lacs et de lagunes laissés lors du retrait des mers à la fin du Jurassique. Le second sol est constitué de Loess, un limon jaune clair et poreux qui s'est déposé dans la région pendant les dernières glaciations du Quaternaire, il y a 2 millions d'années.


Le lieu-dit du Bildstoeckle, constitué du sol datant de l'Eocène, est un terroir d'exception en raison de son exposition plein sud : il donne naissance aux plus grands vins du domaine.


VINIFICATION


Stéphane Bannwarth consacre 10% de sa récolte à l'élaboration de vins en Qvevris, une autre partie est destinée à la production de vins vinifiés sans intrants et sans sulfitage, et qu'ils identifient comme des vins "nature".


Le reste des raisins est vinifié plus traditionnellement, avec utilisation de foudres et un léger sulfitage.


L'élaboration des vins en Qvevris est certainement la méthode de vinification la plus naturelle et la moins interventionniste que nous puissions connaître. L'absence totale d'intrants, de manipulation, de filtration, de soutirage et de clarification exige un état sanitaire des raisins irréprochable : un seul grain de raisin défectueux et c'est toute la cuvée qui sera détruite.


Lors de la vendange, les raisins sont goûtés : si le degré de maturité et l'équilibre entre acidité et sucre sont atteints, ces derniers seront destinés à la vinification en Qvevris. Pour cela, un tri sévère est réalisé pour éliminer toute baie présentant la moindre altération à la surface de la peau, et la vendange est ensuite égrappée ou non selon le cépage : pour le pinot gris, les rafles sont conservées car elles apportent un peu de structure au vin, mais les raisins de Gewürztraminer sont, eux, totalement éraflés en raison de l'amertume naturelle du cépage. Pour les autres cépages, la décision est prise en fonction de la texture du raisin. Les raisins sont ensuite foulés à la main et pressés avec un pressoir pneumatique doux. Le jus s'écoule dans le Qvevri enterré, et le marc est ajouté pour la phase de macération soit directement dans le jus, soit dans une poche d'un mètre de haut que l'on plonge dans le jus à l'intérieur du Qvevri.


Le couvercle en verre est scellé, et il ne reste plus qu'à attendre : les levures indigènes démarrent spontanément la fermentation alcoolique, puis les bactéries lactiques prennent le relais et déclenchent la fermentation malolactique.


La macération avec la peaux dure entre 4 à 8 mois, selon les cépages. La poche contenant le marc est alors extraite des Qvevris et le jus poursuit son élevage quelques mois supplémentaires. Le vin est alors soutiré et mis en bouteille sans filtration, ni collage, ni sulfitage.


L'avantage d'un tel mode de vinification est qu'il n'y a pas de demi-mesure possible : soit les fermentations se sont déroulées normalement jusqu'au bout, et le vin est définitivement protégé, soit la fermentation ne s'est pas bien déroulée et la piqûre acétique est immédiate, détruisant l'intégralité du contenu.


Les vins de Qvevris ne répondent pas au standard des vins traditionnels. Pour les apprécier, il faut laisser de côté tout ce que l’on connaît, et, pour reprendre les mots de Stéphane, "il faut se laisser gagner par ces vins et, sans préjugés ni idées préconçues, les déguster et les laisser vous raconter leur histoire. On s'ouvre alors à une autre dimension, à l'essence même du vin, à sa dimension mystique.".


Le domaine Bannwarth nous permet de faire un grand voyage dans le temps et dans l’espace, nous autorisant à découvrir des vins tels qu’ils étaient vinifiés par nos ancêtres, à enrichir la palette aromatique des crus que nous avons coutume de boire.

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